Le cimetière militaire - nécropole nationale d’Altkirch - a été crée le 18 juillet 1920.
Ce Mémorial, d’une superficie de plus de 100 mètres carrés, dont le terrain a été gracieusement concédé à perpétuité par la Ville d'Altkirch, est situé dans la basse ville, derrière les cimetières israélite et communal. Il accueille les 1785 corps des militaires français tombés lors des combats se déroulant autour d'ALTKIRCH à l'occasion de l'entrée des troupes françaises en Alsace depuis Belfort, tant en 1918 qu'en 1945.
"Le mémorial commémore également les 17000 morts alsaciens et mosellans, incorporés de force dans la Wehrmacht ou dans d’autres formations militaires allemandes durant l’Annexion de nos provinces de l’État au 3e Reich, de 1940 à 1945. Ces victimes furent des jeunes gens et hommes nés entre 1906 et 1928, mobilisés du 16 octobre 1942 au 12 janvier 1945, sous la menace de déportation de la famille en cas de désertion.
Passés à l’Armée Rouge dès 1943, comme "évadés" ou comme prisonniers de guerre de la Wehrmacht "malgré eux", ils furent traînés de camps en camps, convertis de fait immédiatement en "travailleurs de force sous-alimentés". Une grande partie d’entre eux fut rassemblée très tôt au sinistre camp de TAMBOW dit "camp des Français", à cause de l’importance de la communauté française à certaines époques.
Un mémorial des incorporés de force morts au camp de Tambow et dans d'autres camps en Russie a été érigé Avenue du Maréchal Foch, à côté du Monument aux Morts sur lequel on peut lire " Ils périrent de faim et d'épuisement ". A proximité, un panneau explicatif réalisé par la Fédération des anciens de Tanbow et internes en Russie rappelle leur histoire.
La tyrannie, la sous-alimentation, les punitions arbitraires, le régime excessif de travail, la dégradation du moral collectif, les épidémies, le climat rude, l’habillement insuffisant, la promiscuité, le manque d’hygiène, tous ces facteurs eurent rapidement raison de la population captive. Peu supportèrent ce régime de persécution psychique, de rations maigres et de travaux forcés auxquels ils n’étaient pas adaptés. Presque tous les survivants ont rapporté des séquelles incurables. Six " Lazarets " et deux "Hospitals" rudimentaires, antichambres de la mort, livraient chaque nuit, au petit matin, leur cargaison de cadavres, jetés ensuite pèle-mêle dans les charniers creusés par leurs camarades, en forêt aux alentours du camp."
Ce mémorial veut être un lieu de recueillement et de réflexion en hommage aux morts qui ont péri inutilement, sacrifiant leur jeune vie, sachant que leur dépouille ne sera jamais rapatriée. La plupart ont été livrés à la terre inhospitalière de Russie, dans l’anonymat complet. Des milliers de familles perdirent ainsi toute trace de leur fils, de leur mari, de leur père qui ne sont morts ni pour l’Allemagne, ni pour la Russie, mais dans la fervente attente et l’espoir de regagner la France, leur patrie. Les rescapés de ces camps russes, originaires d’Alsace et de Moselle, ont gardé pieusement le souvenir de ces heures sombres et de leurs camarades abandonnés, qu’ils considèrent comme des "Martyrs". Passants, vous aussi, ne les oubliez pas ! ")"
Cette nécropole regroupe les corps exhumés des cimetières communaux de la région BELFORT, ALTKIRCH et du Sud Est de MULHOUSE.